Bien-être

Apnée du sommeil : les nuits sans répit

Publié le 24 October 2023

En France, près de 4 % de la population souffrirait d’un syndrome  d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAOS). L’apnée du sommeil, comme on l’appelle généralement, est un trouble parfois lourd de conséquences pour les nuits et les journées du dormeur. Plongée dans les profondeurs de ce phénomène nocturne…

Apnée du sommeil : qu’est-ce que c’est ? 

L’apnée du sommeil est un trouble de la respiration nocturne. Elle se traduit par des pauses respiratoires d’une fréquence anormale durant le sommeil : interruptions complètes (apnées) ou réductions de la respiration (hypopnées).

En cas d’apnée du sommeil, ces pauses de la respiration durent de 10 à 30 secondes. Elles surviennent au moins 5 fois par heure de sommeil et peuvent se répéter une centaine de fois par nuit.

Les apnées du sommeil sont dues à des obstructions répétées complètes ou partielles des conduits respiratoires de l'arrière-gorge au cours du sommeil.

Les conséquences directes de l’apnée du sommeil  

L’arrêt ou la réduction de la respiration provoque un manque en oxygène. Le cerveau réagit (Heureusement !) pour que la personne se réveille et reprenne sa respiration. L’apnée du sommeil provoque ainsi de micro-réveils dont le dormeur n'a souvent pas conscience.

Ce manque en oxygène se traduit aussi par une baisse d’oxygénation du sang : le cœur doit donc travailler plus. 

Evidemment : la qualité globale du sommeil en pâtit : il est très perturbé et de mauvaise qualité.

Syndrome d'apnée du sommeil : les symptômes 

Une personne souffrant d’apnée du sommeil se plaint souvent de : 

  • un ronflement nocturne irrégulier (parfois rapporté par le conjoint) 
  • une tendance à la somnolence en journée 
  • des maux de tête au réveil 
  • des réveils en sursaut au cours de la nuit
  • des sueurs nocturnes 
  • une humeur irritable
  • une fatigue constante due à un sommeil de mauvaise qualité.

N'hésitez pas à consulter notre article des plus complets sur la fatigue due à une dette de sommeil :

Apnée du sommeil : est-ce grave ? 

La gravité d’une apnée du sommeil se mesure au nombre d'apnées ou d’hypopnées par heure : par l’indice d'apnées/hypopnées : IAH.

On distingue trois degrés d’apnée du sommeil, en fonction de cet IAH :

  • entre 5 et 15 apnées/hypopnées : apnée du sommeil légère ;
  • entre 16 et 30 apnées/hypopnées : apnée du sommeil modérée ;
  • si l'indice d'apnées/hypopnées (IAH) est supérieur à 30 : apnée du sommeil  sévère.

Quels sont les risques associés à l’apnée du sommeil ?

Selon son degré de gravité, l’apnée du sommeil peut dégrader la qualité de vie et comporter des risques pour la santé.

Conséquences de l’apnée du sommeil sur le quotidien

L'apnée du sommeil pèse parfois lourd sur les journées : 

  • la personne a tendance à somnoler pendant la journée ;
  • elle a des difficultés à se concentrer ;
  • elle présente des troubles de la mémoire ;
  • des troubles de l'humeur.

La baisse de vigilance pendant la journée est aussi associée à un risque plus élevé d’accident de la route ou du travail. 

Apnée du sommeil : des conséquences à long terme sur la santé 

Au-delà d’une fatigue chronique, le syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil augmente le risque de maladies cardio-vasculaire : insuffisance cardiaque, accident vasculaire cérébral, hypertension artérielle. 

L’apnée du sommeil sévère est souvent associée à des troubles du métabolisme : hypercholestérolémie ou diabète. 

Apnée du sommeil : les tests du bilan de sommeil

Si votre médecin soupçonne une apnée du sommeil, il vous adressera sans doute à un spécialiste pour réaliser un bilan du sommeil. L’examen consiste en un enregistrement du sommeil selon deux techniques différentes.

Polygraphie ventilatoire nocturne 

La polygraphie ventilatoire nocturne enregistre les mouvements respiratoires, le débit d'air entrant et sortant par les narines et l'électrocardiogramme sur 6 heures consécutives. Un capteur placé au niveau de l’index analyse la saturation du sang en oxygène et ses variations en cas d’apnées ou d'hypopnées. 

Polysomnographie

Plus complexe, la polysomnographie est un enregistrement du sommeil généralement réalisé au cours d’une hospitalisation nocturne. Cet examen vise à confirmer le diagnostic d’apnée du sommeil mais surtout à en évaluer la gravité et les conséquences potentielles. 

En plus des enregistrements d’une polygraphie ventilatoire nocturne, la polysomnographie analyse la qualité du sommeil par d’autres paramètres :

  • activité cérébrale par électro-encéphalogramme
  • activité musculaire du menton et des jambes par électromyogramme
  • mouvements oculaires par électro-oculogramme.

Obtenues à l’aide d'électrodes placées au niveau du crâne et de différentes parties du corps, ces données permettent d’étudier les différentes phases du sommeil, les pauses respiratoires et les mouvements du dormeur.

Apnée du sommeil : les traitements 

Le traitement envisagé par le médecin dépendra de la gravité de l’apnée du sommeil, de l’état de santé et de la condition physique du patient.

Mesures concernant l’hygiène de vie

Le premier traitement consiste dans la plupart des cas en des mesures pour améliorer l’hygiène de vie : éviter le manque de sommeil, l’alcool, le tabac, perdre du poids en cas de surpoids, éviter certains médicaments, de la famille des benzodiazépines notamment.

Surélever la tête dès la base du cou pendant la nuit peut aussi dans certains cas d’apnée légère aider à libérer les voies aériennes supérieures.

Le masque de ventilation nocturne en pression positive continue (PPC)

Le traitement consiste en un masque à porter la nuit, relié à un appareil, insufflant de l’air sous pression, à porter au moins 5 heures par nuit pendant une durée déterminée par le médecin. 

Cette ventilation maintient les voies respiratoires ouvertes. Au-delà d’une forme de rééducation de la respiration, elle apporte des bénéfices immédiats : meilleure vigilance pendant la journée, réduction des risques cardiaques.  

Ce traitement est généralement prescrit en cas d’apnée du sommeil sévère et si le patient présente au moins 3 des symptômes suivants : 

  • ronflements sévères
  • sensation d'étouffement ou de suffocation pendant le réveil 
  • somnolence en journée
  • nécessité de se lever plusieurs fois la nuit pour uriner
  • maux de tête matinaux

Intervention chirurgicale

Si la cause de l’apnée du sommeil est anatomique, elle peut nécessiter une intervention médicale : ablation des amygdales ou de la luette par exemple. 

Orthèse d’avancée mandibulaire

Parfois, le traitement consiste à équiper le dormeur avec un dispositif à placer dans la bouche pendant le sommeil, visant à faciliter le passage de l’air dans le pharynx. 

Comment savoir si je fais de l’apnée du sommeil ? 

Seul votre médecin ou un spécialiste du sommeil peut poser le diagnostic. Si vous vous sentez anormalement fatigué, consultez votre médecin traitant. 

Trois questions à vous poser avant de vous inquiéter : 

  • Vos dîners sont-ils bien composés ? Un dîner trop gras et trop important en quantité favorise un sommeil de mauvaise qualité, votre organisme mobilisant trop d’énergie pour digérer. À l’inverse, la faim pourrait vous réveiller la nuit si le dîner est trop léger. Bien manger pour bien dormir, cela s’apprend.
  • Votre literie est-elle toujours adaptée ? On s’habitue à l’inconfort. Remplacer votre matelas pourrait pourtant changer vos nuits. Et vos journées !
  • Votre oreiller vous convient-il ? Changer d’épaisseur d’oreiller ou adopter un oreiller à mémoire de forme peut transformer votre sommeil et vous rendre la vie plus belle.